- rabbinique
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• av. 1596; de rabbin♦ Didact.1 ♦ Relatif ou propre aux rabbins, interprètes de la Loi. La littérature rabbinique.2 ♦ Qui concerne les rabbins. École rabbinique.⇒RABBINIQUE, adj.RELIG. JUIVEA. — 1. Qui concerne les rabbins. Académie, école, diplôme rabbinique; les autorités rabbiniques. [Les] communautés des possessions autrichiennes de l'Italie du nord (...) fondèrent le premier séminaire rabbinique moderne, à Padoue en 1829 (C. ROTH, Hist. du Peuple Juif, trad. par R. Schatzman, 1948, p. 404). Le Tribunal rabbinique (...) est la juridiction religieuse traditionnelle, instituée par les rabbins du Talmud (R. BERG, M. URBAH-BORNSTEIN, Les Juifs devant le dr. fr., 1984, p. 30). V. homélie ex. de Weill.— Synon. de rabbiniste. Les réserves prudentes de certains chefs rabbiniques furent grossies par leurs disciples qui se lancèrent dans des querelles contre leurs adversaires hassidiques [v. ce mot, rem. 5 s.v. rabbinisme] (A. SAFRAN, La Cabale, 1972, p. 206).2. En partic. Qui a été formulé par les rabbins, qui est l'émanation des rabbins (v. rabbin A). Droit, jurisprudence, législation rabbinique; commentaire, exégèse, tradition rabbinique; littérature, traité rabbinique. Dans la morale rabbinique, la justice doit inspirer l'attitude du Juif à l'égard de toute la création, inanimée autant qu'animée (I. EPSTEIN, Le Judaïsme, trad. par J. Jospin, 1959, p. 144):• ... le Talmud de Babylone (...) est devenu le répertoire par excellence de la tradition, le fondement de toute la science et de tout l'enseignement rabbiniques. Du reste, il contient effectivement une très grande partie des traditions, tantôt anciennes, tantôt plus récentes, qui sont rapportées dans les autres sources rabbiniques.P. DÉMANN, Les Juifs, 1960, p. 39.— [P. oppos. à « inscrit dans, prescrit par la Loi écrite »] Il semble (...) certain, que Rachi voit dans l'institution de la
, le douaire prévu dans le contrat de mariage en faveur de la femme mariée, une institution biblique à l'encontre de
qui considère que son origine est rabbinique (J.-P. GUTTEL ds Rachi, 1974, p. 150).
— Judaïsme rabbinique. Synon. de rabbinisme. [Une secte] concurrença sérieusement le judaïsme du VIIIe au XIIe siècle (...). Son rejet de la « loi orale » lui valut le nom de karaïte, « scripturaire » (Philos., Relig., 1957, p. 48-11).B. — LINGUISTIQUE1. Hébreu rabbinique. Hébreu post-biblique.a) Hébreu michnique. [L']hébreu post-biblique de la Michna et de quelques autres textes est appelé aussi néo-hébreu, hébreu rabbinique ou « talmudique » (seule cette dernière dénomination ou le terme « michnique » sont sans ambiguïté) (Lang. Monde 1952, p. 115).b) Hébreu parfois mélangé de formes araméennes, langue savante des rabbins, du Moyen Âge jusqu'à nos jours (d'apr. Lang. Monde 1952, p. 115). Certains auteurs réservent à cette langue savante le nom de néo-hébreu ou hébreu rabbinique; d'autres lui appliquent ces noms, en même temps qu'à l'hébreu de la Michna, sans distinguer les différents moments post-bibliques (d'apr. Lang. Monde 1952, p. 115). C'est l'hébreu de Rachi et de l'école rabbinique de la France du Nord qui forme l'assiette de l'hébreu rabbinique européen pour se transformer ensuite en hébreu moderne (M. BANITT ds Rachi, 1974, p. 130).2. [En parlant de signes d'écriture] Les textes hébreux ont été notés depuis longtemps (...) dans une écriture araméenne qui est connue sous le nom de « hébreu carré ». L'écriture ainsi dénommée s'oppose aux écritures plus cursives, mais également à caractères séparés, qui sont dites « rabbiniques »; la plus connue est celle à laquelle on a attaché le nom de Rachi (Lang. Monde 1952, p. 116).Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Av. 1596 « relatif aux rabbins » (B. DE VIGENÈRE, Traicté du feu et du sel, Paris, 1618, p. 168: allegories Rabiniques); 1599 (MARNIX DE SAINTE-ALDEGONDE, Différens de la relig., I, I, 2 ds HUG.: race rabbinique); 2. 1694 caractere Rabbinique (Ac.); 1740 caractères Rabbiniques (ibid.); 1763 Écriture Rabinique (Encyclop., Pl., t. 2, Alphabets anciens, pl. 1); 3. 1703 ling. Hebreu Rabbinique (Mém. de Trévoux, mars, p. 444); 1845-46 langue rabbinique (BESCH.); 1834 subst. le rabbinique « l'hébreu rabbinique » (Magasin pittoresque, p. 206b); 4. 1751 Bible Rabbinique (Encyclop. t. 2, p. 223b); 5. 1845-46 école rabbinique (BESCH.). Dér. de rabbin; suff. -ique.
rabbinique [ʀabinik] adj.ÉTYM. 1611; de rabbin.❖♦ Didactique.1 Relatif ou propre aux rabbins ou rabbis, interprètes de la Loi. || La littérature rabbinique. || L'enseignement rabbinique (les « midrashim » ou interprétations, enseignements).♦ Hébreu rabbinique (ou talmudique) : hébreu post-biblique de la Michna (« doctrine »); ou hébreu employé par les rabbins du moyen âge, langue savante, parfois mélangée d'araméen.0 On nomme littérature rabbinique celle qui procède des docteurs juifs dont l'enseignement et les écoles se sont développés depuis le retour de l'Exil (…) Elle tournait tout entière autour de la Loi dont elle prétendait élucider la lettre et expliquer les préceptes : elle étudiait les cas qui se posaient à propos du texte sacré et, peu à peu, elle a constitué une ample jurisprudence religieuse et morale, en même temps qu'un code de vie pratique.Ch. Guignebert, le Monde juif…, p. 33.2 Qui concerne les rabbins modernes. || École rabbinique, qui forme les futurs rabbins.
Encyclopédie Universelle. 2012.